Publié dans Editorial

Apophtegme !

Publié le mardi, 13 février 2024


« Tsy miamboho adidy aho Mon Général ! » La célèbre et historique phrase du colonel Richard Ratsimandrava au moment où il recevait les pleins pouvoirs des mains du Général de Division Gabriel Ramanantsoa le 5 février 1975 à Ampahibe.
« Tsy miamboho adidy aho … » Une déclaration mémorable d’un officier supérieur devenue un adage populaire ou maxime pour les générations futures, celles d’aujourd’hui et de demain, ayant une responsabilité à assumer. Un incontestable apophtegme.
Richard Ratsimandrava, Saint-Cyrien de formation, premier officier de la Gendarmerie nationale devenu le premier malagasy commandant de la Gendarmerie nationale, brillait par sa droiture et son sens de la responsabilité. Le Général Ramanantsoa, recevant les pleins pouvoirs directement du Président Philibert Tsiranana sous la pression des manifestants sur la Place du 13 mai, transmettait les pleins pouvoirs au colonel Richard Ratsimandrava, 41 ans, le 5 février 1975 alors ministre de l’Intérieur. Sentant son âge avancé et éventuellement prenant conscience de son incapacité à gérer une situation devenue de plus en complexe, le Général jugeait utile de confier le pouvoir aux jeunes. Son choix portait sur Richard Ratsimandrava, la quarantaine, un officier supérieur de la Gendarmerie nationale, membre de son Gouvernement en charge de l’Intérieur. L’Histoire le jugera s’il a fait un mauvais ou un bon choix !
Le colonel Richard Ratsimandrava prit avec du sérieux la responsabilité que le Général lui a confiée. A l’époque, le département de l’Intérieur s’occupait de l’Administration territoriale et de la Sécurité intérieure du pays. Richard Ratsimandrava l’assume pleinement. Il arpentait monts et vallées pour sensibiliser et mobiliser les concitoyens à prendre en charge de leur avenir par le biais du « fokonolona », la communauté villageoise locale,  selon l’esprit hérité de nos ancêtres. Que la communauté ou le fokonolona soit responsable de son propre développement, économique notamment, par la mise en place du « Vatoeka » (Vaomieran’ny toe-karena), de sa propre sécurité à travers le « Andrimasom-pokonolona ». Entièrement convaincu de la notoriété du fokonolona pour garantir la prospérité du pays, Richard Ratsimandrava, affectueusement surnommé  le « Père du fokonolona », fonçait à bloc. Au moment où il allait recevoir les pleins pouvoirs du Général Ramanantsoa, février 1975, le pays évoluait déjà sous la dynamique du fokonolona. Le monde rural se mobilisait. Les productions agricoles, le riz par exemple,  maintenaient le rythme des performances des années 60, années de prospérité. Le choix de Ramanantsoa tombé sur notre défunt héros national ne fut point le fruit du hasard.
Seulement voilà, l’homme du « Tsy miamboho adidy aho Mon Général », un apophtegme rendu célèbre et qui traverse le temps, dut faire face à certains fronts. Entre autres, les grands capitaux étrangers enracinés à Madagasikara,  notamment ceux de l’ancienne puissance coloniale qui virent leurs intérêts menacés par le dynamisme du fokonolona, se préoccupaient de la tournure de la situation. En fait, le colonel Richard Ratsimandrava, nommé à la magistrature suprême de l’Etat faisait peur aux grandes compagnies coloniales installées depuis l’époque coloniale et qui monopolisaient la collecte et la commercialisation des produits locaux. Le commerce voire l’économie en général se trouvait entre les mains des gros capitalistes … étrangers. Une situation générale inacceptable que le tout nouveau chef d’Etat entendait apporter des changements radicaux. On connait la suite !
Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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